Once upon a time...

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Le domaine de la Palissade de Bernard Picon

A la Palissade, ne cherchez pas à savoir ce qu'il y avait là à l'époque romaine, au Moyen Age ou à l'âge classique, il n'y avait rien ! Ou plutôt si, il y avait la mer. Puis, lors de chaque crue, le Rhône y a déposé ses alluvions quand, endigué, il n'eut plus la possibilité d'engraisser les plaines amont de ses limons fertiles.

Avant 1853, au-delà de Port-Saint-Louis, le fleuve s'écoulait à la mer par trois bouches : le grau de Piémanson, le grau de Roustan, le grau du Levant. Pour faciliter la navigation, les ingénieurs imaginèrent de barrer deux de ces trois bouches pour qu'un courant plus puissant vienne à bout de "la barre" qui défendait l'entrée du fleuve. Les palissades désignaient les barrières destinées à fermer les graus. On ferma le grau de Piémanson et le grau de Roustan, puis, réflexion faite, on déboucha le grau de Roustan (cours actuel du fleuve) pour fermer le grau du Levant ! Peine perdue, ces bricolages successifs n'eurent pas l'effet escompté mais on s'en sortit quand même en creusant, sur l'idée d'Hypolite Peut, une sortie artificielle, le canal de Saint-Louis.

Le domaine de la palissade, issu de ces configurations successives se situe pour le moment entre le grau de Piémanson en voie de colmatage, la mer, et le cours actuel du Rhône.

(texte extrait du livre "En Camargue : les marais du Vigueirat, le domaine de la Palissade" de Bernard Picon, en vente à l'accueil)

 

Par regroupement de deux propriétés, M. Edmond Canaple, riche négociant marseillais, acquiert cette île de 700 hectares en 1908. En 1909, il édifie une élégante demeure hispano-mauresque au bord du Rhône, la flanque d'un petit port privé et vient s'adonner là aux joie d'une confortable robinsonnade. En effet, ce n'est qu'en 1963 qu'a été construite l'actuelle route d'accès. Jusqu'à cette date, le domaine était une île seulement accessible en bateau.

 

En 1948, la propriété passe aux mains de M. Olive, homme d'affaires marseillais passionné de chasse et bon vivant. Il avait fait construire un garage à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Chaque week-end on y laissait la voiture et un pêcheur local faisait traverser le rhône à la famille et ses amis pour les déposer dans leur île. Michel Olive, son fils, se remémore encore avec beaucoup d'émotion les grandes vacances de petit Robinson aux pieds nus qu'il était dans ce paradis de 700 hectares. Dans une totale liberté, il pêchait, chassait, observait les oiseaux avec passion.

(texte extrait du livre "En Camargue : les marais du Vigueirat, le domaine de la Palissade" de Bernard Picon, en vente à l'accueil)